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En ces temps économiques difficiles, les entreprises peuvent être contraintes de réduire leur personnel pour des raisons financières ou structurelles. Dans ce contexte, elles peuvent mettre en place un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Pourtant, le processus de sélection des salariés pour un PSE est loin d’être simple. Il doit être équitable, transparent et basé sur un certain nombre de critères clairement définis.

Les compétences professionnelles

L’évaluation des compétences professionnelles revêt une importance primordiale lors de la conception d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). En effet, ces compétences sont le reflet des aptitudes et connaissances spécifiques d’un salarié dans son domaine d’activité. Les compétences techniques, par exemple, peuvent aller de la capacité à utiliser des logiciels spécifiques à la maîtrise de processus de fabrication industrielle.

De plus, les compétences en gestion de projet sont très prisées dans de nombreux secteurs. Elles témoignent de la capacité d’un salarié à planifier, exécuter et finaliser des projets tout en respectant un budget et un délai précis. Les compétences en leadership, quant à elles, reflètent la capacité à inspirer, motiver et diriger une équipe vers la réalisation d’objectifs communs.

Pour déterminer la pertinence de ces compétences pour l’entreprise, les employeurs doivent identifier celles qui sont essentielles à la poursuite de ses activités. Il faut établir le PSE de manière à conserver les compétences clés nécessaires à la survie et à la croissance de l’entreprise.

L’ancienneté 

L’ancienneté est un autre critère important à prendre en compte lors de l’élaboration d’un PSE. En règle générale, le principe du « dernier entré, premier sorti » est appliqué. Les salariés les moins anciens dans l’entreprise sont les premiers susceptibles d’être licenciés.

Toutefois, l’ancienneté ne doit pas être le seul critère de sélection. Bien que l’expérience et la connaissance de l’entreprise soient des atouts précieux, d’autres facteurs sont importants. Il s’agit notamment des compétences et des qualifications. La capacité à s’adapter à de nouvelles fonctions ou à évoluer peuvent contrebalancer un faible niveau d’ancienneté.

De plus, il est important de souligner que la loi impose aux entreprises de respecter certaines règles en ce qui concerne l’ancienneté. Par exemple, elles ne peuvent pas licencier un salarié simplement en raison de son ancienneté, sans prendre en compte d’autres critères pertinents.

Ainsi, si l’ancienneté et les compétences professionnelles sont deux critères importants, il est essentiel de veiller à ce que le processus de sélection soit aussi équitable et complet que possible. Il y a une variété de facteurs et de caractéristiques propres à chaque salarié.

La situation familiale

La situation familiale d’un salarié peut être prise en compte lors de l’élaboration d’un PSE. En effet, la loi prévoit que les charges de famille sont un critère à considérer. Les salariés ayant une famille à charge peuvent bénéficier d’une protection accrue. Il s’agit par exemple de ceux qui ont des enfants mineurs, un conjoint non salarié ou d’autres personnes dépendantes au sein de leur foyer.

Cependant, bien que la situation familiale soit un critère pertinent, elle ne doit pas être le seul élément à prendre en compte.

Le handicap

Les employeurs doivent également prendre en considération les salariés en situation de handicap lors de l’élaboration d’un PSE. La loi accorde une protection particulière aux travailleurs handicapés. Elle prévoit que leur licenciement doit être justifié par des raisons qui ne sont pas liées à leur handicap.

Dans ce cadre, l’employeur doit s’assurer que le processus de sélection respecte les principes d’équité et de non-discrimination. Le PSE ne peut porter préjudice aux salariés en raison de leur état de santé. Par ailleurs, l’employeur doit également prendre en compte l’obligation légale de reclassement. Il doit chercher toutes les possibilités de repositionnement du salarié au sein de l’entreprise avant de procéder à un licenciement.

En somme, la mise en place d’un PSE nécessite une approche globale et une évaluation détaillée de la situation de chaque salarié. 

Les qualifications et diplômes

Les qualifications et les diplômes d’un salarié sont des critères importants. En effet, l’expertise et les compétences formelles d’un salarié peuvent être essentielles pour la survie et la réussite de l’entreprise après la mise en œuvre du PSE.

Les employés ayant des qualifications spécifiques ou des diplômes particulièrement adaptés aux besoins de l’entreprise peuvent donc être considérés comme ayant une valeur ajoutée pour l’entreprise. Par conséquent, ils seront moins susceptibles d’être retenus pour un licenciement. Cependant, il est essentiel de noter que l’évaluation des qualifications et des diplômes doit se faire de manière objective et transparente. Il s’agit de tenir compte du contexte global de l’entreprise et des besoins futurs.

Les aptitudes et performances

Les aptitudes et les performances d’un salarié sont aussi des facteurs significatifs. On considère comme plus précieux pour l’entreprise les employés qui ont démontré une performance supérieure ou qui possèdent des aptitudes spécifiques.

L’évaluation des performances peut inclure de nombreux aspects. Cela commence par la réalisation des objectifs ou l’efficacité dans le travail. Également, la capacité à travailler en équipe, et l’attitude positive, entre autres. Les employeurs peuvent aussi prendre en compte les compétences transversales du salarié. Parmi celles-ci, on retrouve la capacité à s’adapter au changement, la créativité ou la capacité à résoudre des problèmes.

Cependant, il est crucial de souligner que les évaluations de performance doivent être justes et transparentes, basées sur des critères objectifs et cohérents. De plus, comme pour tous les autres critères, les performances et les aptitudes ne doivent pas être les seuls facteurs pris en compte.

La disponibilité pour une mobilité géographique

La disponibilité pour une mobilité géographique est un autre critère lors de l’élaboration d’un PSE. Dans certains cas, la capacité ou la volonté d’un salarié à se déplacer géographiquement pour continuer à travailler peut être un critère de sélection important. Les salariés qui sont flexibles et capables de se déplacer pour occuper des postes dans d’autres régions ou pays seront moins susceptibles d’être retenus pour un licenciement.

Cependant, cette disponibilité pour une mobilité géographique doit toujours être respectueuse des droits des salariés. On ne peut leur imposer sans leur accord. Par ailleurs, elle doit être mise en œuvre de manière raisonnable et proportionnée. En ce sens, elle doit tenir compte des situations individuelles des salariés et de leurs circonstances personnelles.

Un processus qui se doit d’être transparent et équitable

Le processus de sélection des salariés lors de l’élaboration d’un PSE est un exercice complexe et délicat. Il faut le baser sur une série de critères objectifs. On retrouve les compétences, l’ancienneté, la situation familiale, la condition de handicap, les qualifications et diplômes, les aptitudes et performances, et la disponibilité pour une mobilité géographique.

Il est essentiel que les employeurs abordent ce processus avec la plus grande transparence et avec équité. Ils doivent définir des critères de sélection clairs et objectifs pour éviter toute discrimination ou traitement injuste. En outre, il est vivement recommandé de faire appel à un expert en droit du travail. Cela assure le respect de toutes les obligations légales lors de l’élaboration du PSE.

En fin de compte, l’objectif principal doit toujours être de minimiser autant que possible l’impact du PSE sur les salariés, tout en assurant la viabilité à long terme de l’entreprise.

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